Pages

dimanche 23 janvier 2011

Psychiatrie marseillaise: A QUOI SERT L'ARGENT DE L'ERGOTHERAPIE? ...

Le Parisien, 21/1/2011.
Escroquerie record à l’hôpital psychiatrique de Marseille
Deux employées ont réussi à détourner 700 000 € des caisses de l'hôpital, déjouant les contrôles de la direction et de la chambre régionale des comptes.

 - Stéphane Sellami | Publié le 21.01.2011, 07h00  
L’affaire a été traitée dans la plus grande discrétion par les enquêteurs de la division économique et financière de la police judiciaire de Marseille (Bouches-du-Rhône). Deux fonctionnaires de l’hôpital psychiatrique Edouard-Toulouse ont été interpellées le 11 janvier, avant d’être placées en garde à vue.
Employées comme régisseuses au sein de la direction des services économique et logistique de l’établissement public, les deux femmes sont soupçonnées d’avoir détourné, à leur profit, 700000 € des comptes de l’hôpital depuis le début de l’année 2000.

Longuement entendues, Monique M., 58 ans, et Sandrine C., 40 ans, ont nié les faits. Présentées à un juge d’instruction, elles ont cependant été mises en examen pour « détournements de fonds publics », « recel de détournements de fonds publics », « faux et usage de faux en écriture » et « usurpation d’identité ». Les deux suspectes ont été placées sous contrôle judiciaire, puis remises en liberté contre une caution de 25000 €. Par ailleurs, les deux femmes ont été révoquées de leurs fonctions avant d’être licenciées début décembre.

Des employées modèles
Tout commence au mois de mars 2010. La direction de l’hôpital Edouard-Toulouse donne l’alerte après avoir décelé des anomalies dans l’utilisation de cartes de carburant, censées servir pour faire le plein des voitures du centre hospitalier. « Très vite, les soupçons se sont portés sur ces deux employées car ce sont elles qui avaient la responsabilité de ces cartes, confie une source proche de l’affaire. Certaines cartes avaient notamment été utilisées dans des endroits dans lesquels aucun employé de l’hôpital ne s’était rendu. »
Une plainte est déposée et le parquet de Marseille décide de confier l’enquête aux policiers de la PJ de la cité phocéenne. « Les investigations ont permis d’établir que ces deux employées avaient pioché dans les caisses d’argent liquide mises à la disposition, par l’hôpital, pour les activités socio-thérapeutiques des patients, poursuit la même source. Elles ont maquillé leurs détournements en rédigeant des fausses factures, notamment pour des achats de timbres et en imitant la signature d’autres fonctionnaires. » Considérées comme « deux employées de confiance », Monique et Sandrine auraient ainsi récupéré près de 700000 €.
« Une d’entre elles était employée depuis 1970 au sein de l’hôpital, détaille Gilles Moullec, le directeur de l’établissement public. Nous sommes parvenus à détecter leurs malversations après avoir renforcé un certain nombre de contrôles. Il s’agit d’une escroquerie très, très bien organisée. Nous espérons maintenant que la justice nous aidera à récupérer une partie de notre préjudice. »
Le Parisien
____________________________________________________